La Valse viennoise

Le compositeur, organiste et historien de la musique Charles Burney (1726-1814), un des théoriciens les plus respectés de la musique du début du XIXe siècle, apporta sa collaboration à la Cyclopédie d’Abraham Rees, et se chargea de la rédaction de l’article consacré à la valse :

"Le Verbe Walzen, dont ce mot dérive, implique l’idée de rouler, se rouler, s’embourber, s’allonger ou se rouler dans la fange et dans la bourbe. Nous nous abstiendrons de tout commentaire concernant l’analogie entre cette danse et les acceptations que nous venons d’évoquer ; cependant, après avoir vu un groupe d’étrangers l’exécuter, nous ne pouvons qu’imaginer combien une mère anglaise doit être inquiète à la perspective de voir sa fille traitée, avec une telle familiarité. Il suffit d’ailleurs d’observer à quel point les jeunes gens cèdent volontiers à ces libertés".

Burney ne fut pas le seul à soutenir cette opinion.En 1824, alors que la valse était acceptée par la plupart des couches de la société, les autorités religieuses parisiennes publièrent un article à l’intérieur duquel elles interdisaient cette danse, en raison de sa dimension sensuelle et mondaine. De grandes figures attachées au respect de la liberté condamnèrent également la valse, à l’instar de Lord Byron.

Les trois pères de la valse viennoise
Johann Strauss père naquit à Vienne en 1804 dans une famille humble. Musicien autodidacte, il entra durant sa jeunesse au sein de plusieurs orchestres, en tant que violoniste. Il fit partie du quatuor de Joseph Lanner. La rencontre de ces deux génies fut déterminante pour les débuts de la valse à Vienne.

En 1825, Strauss décida de créer son propre orchestre. C’est à partir de cette époque qu’il commença à jouir d’une certaine notoriété. Il avait su manifester une bonne dose d’astuce et un réel sens de la mise en scène. Mais la relation entre les deux hommes fut compromise lorsque Strauss décida d’épouser Anna Streim, dont Lanner était également épris. Ce différend toucha le public. Vienne vit alors apparaître deux bandes et deux courants.

Mais celui qui serait appelé à devenir le Roi de la Valse était à venir : Johann Strauss fils.
Il se fit rapidement remarquer pour ses talents de compositeur, mais ce n’est qu’à la mort de Strauss père, en 1849, que le fils put enfin briller de tous ses feux à Vienne. Fort de l’héritage de son père et de celui de Lanner, le jeune Strauss subjugua les Viennois avec ses valses aux harmonies et aux mélodies épurées. Sa renommée ne tarda pas à se répandre en Europe et en Amérique, faisant de la valse une musique éternelle.


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